Made with racontr.com

LA RÉSONANCE INTERNATIONALE DE LA CRISE BURUNDAISE

alt
alt



Depuis le début du conflit burundais, la communauté internationale n’a cessé de réagir pour un apaisement de la situation en condamnant l’implication du gouvernement burundais dans l’escalade de la violence. Dès le mois de mai, la mission d’observation électorale, commandée par l’Union Européenne, constatait l’absence de véritable campagne électorale au profit de tous les candidats, puisque seuls quelques partis ont pu mener des activités de campagnes contrairement aux partis de l’opposition qui subissent un climat d’intimidation. Les médias indépendants ont été menacés et censurés poussant certains journalistes à quitter le pays.


Suite aux violences continues, un certain nombre de pays partenaires ont décidé de suspendre leur coopération avec le Burundi. En effet, en juin dernier le ministère fédéral allemand pour la coopération économique et le développement a annoncé la suspension de toutes les activités dans le cadre de sa coopération bilatérale au développement avec le Burundi. Quelques mois plus tard, la Belgique, partenaire privilégié du Burundi suspend une série d’interventions estimée à 60 millions d’euros ainsi que la coopération policière. D’une manière générale, l’Union Européenne, principal bailleur de Burundi, a lancé un mécanisme qui pourrait aboutir au gel des aides au développement afin de contraindre le pays dont le budget dépend à 50% de l’aide internationale. Face aux risques croissants de guerre civile, l’Union Européenne évacue son personnel non essentiel dans la région et conseille à ses ressortissants de quitter le pays. 




Suite au refus officiel du gouvernement, l’Union Africaine menace le Burundi d’utiliser l’article 4H de l’Acte constitutif de l’UA disposant ainsi du « droit d’intervenir dans un Etat membre (…) dans le cas de circonstances graves, notamment les crimes de guerre, les génocides et les crimes contre l’humanité ». La présidente de la commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, souligne la nécessité d’une telle intervention afin d’instaurer une diplomatie coercitive et de pousser le gouvernement burundais à dialoguer avec son opposition. L’urgence de la situation a poussé Mme Dlamini-Zuma  à demander l’expression d’un soutien total de l’ONU mais aussi une aide financière afin de permettre le déploiement rapide et effectif de la mission envisagée. 


Le 28 décembre, le dialogue interburundais est lancé en Ouganda par l’UA sous la médiation du président du pays hôte. Les pourparlers sont compliqués et un prochain rendez-vous est prévu le 6 janvier a Arusha en Tanzanie.

alt

En réaction aux violences au Burundi, l’Union Africaine  a ouvert le 17 octobre 2015 une enquête sur les violations des droits de l’Homme et des exactions contre la population civile burundaise. Le Conseil paix et sécurité de l’Union Africaine appelle à la mise en place de sanctions ciblées contre les instigateurs de la montée de la violence. De surcroît, l’organisation africaine demande la convocation d’un dialogue hors du pays impliquant tous les acteurs burundais.

 

Le 18 décembre 2015, l’Union Africaine vote l’envoi de troupes africaines avec un mandat de protection des civils. Cette décision répond aux affrontements qui ont eu lieu le 12 et 13 décembre 2015, faisant près d’une centaine de morts dans la capitale. Smaïl Chergui commissaire de l’Union Africaine à la paix et à la sécurité, tout comme d’autres cadres de l’Union Africaine montrent que la situation burundaise se dégrade dangereusement, rappelant ainsi les début de la crise Rwandaise en 1994. La position de l’Union Africaine est claire : l’Afrique ne permettra pas un autre génocide sur son sol. La mission de stabilisation proposée au Burundi pourrait permettre de déployer jusqu’à 5000 hommes sur son territoire. L’entrée des troupes africaines au Burundi restait néanmoins soumise à l’accord du gouvernement burundais dont une large majorité de députés et sénateurs se sont prononcés contre l’envoi de cette force armée en démentant le risque de génocide dans le pays.  

alt

LA RÉPONSE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE 

LA RÉACTION DE L'UNION AFRICAINE FACE À LA VIOLENCE BURUNDAISE

alt
alt
alt

La résonnance du conflit n’est pas seulement européenne, puisque Barack Obama retire au Burundi son statut de partenaire commercial privilégié. En effet, fin octobre le Président américain a supprimé le Burundi des pays bénéficiaires de l’Agoa, accord commercial préférentiel entre les Etats-Unis et l’Afrique, puisque le pays ne remplit plus les critères qui permettent de maintenir ce partenariat. Par ailleurs, le Saint-Siège appelle la communauté internationale à agir au Burundi. Le Vatican craint que la situation ne dégénère en une crise intercommunautaire plus grave et demande ainsi la promotion de tentatives efficaces et objectives en faveur de la réconciliation. 


Les organisations non-gouvernementales prennent aussi position. Amnisty International attire l’attention sur plusieurs violations des droits humains incluant des exécutions extrajudiciaires, le recours à la torture et d’autres formes de mauvais traitements et demande à la communauté internationale d’agir rapidement. 


Ces réactions ont pour intérêt de faire comprendre aux leaders politiques burundais que la communauté internationale à l’intention de réagir et d’amener les autorités burundaises à créer les conditions d’un dialogue avec son opposition. Par ailleurs, la communauté internationale demande l’ouverture d’une enquête sur les violences constatées et l’identification de leurs responsables. Le CNARED qui regroupe aujourd’hui l’ensemble des parties politiques, syndicats et organisations de la société civile opposés au troisième mandat présidentiel imposé de Pierre Nkunziza, se dit prêt à participer à toute initiative allant dans le sens d’un dialogue sous médiation internationale.

alt
alt
alt
alt

L'ONU FACE AU CONFLIT BURUNDAIS

alt
alt


Début novembre, et suite à l’escalade de la violence des autorités burundaises contre sa population civile, le Conseil de sécurité des Nations unies demande au gouvernement du Burundi de rejeter toute forme de violence et de s’abstenir de tout acte qui mettrait en péril la paix et la stabilité du pays.


Peu avant, la France a pris l’initiative de rédiger une résolution dénonçant ainsi les violations des droits de l’homme et les propos d’appel à la haine du président burundais tenus au Sénat. Les trois membres africains non permanents du Conseil de sécurité sont favorables au projet français, contrairement à la Chine à la Russie qui voient leurs intérêts économiques et commerciaux avec le Burundi se détériorer.


Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité la résolution sur le Burundi portée par la France. Cette résolution appelle  à la tenue d’un dialogue d’urgence entre le pouvoir et l’opposition demandant au gouvernement burundais de respecter des obligations internationales et donc, de garantir le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Le Conseil de sécurité demande à l’actuel président burundais de respecter les Accords de paix et de réconciliation d’Arusha signés en 2000, ce qui permettrait de ramener le calme dans le pays et de consolider la démocratie.




La résolution du Conseil de sécurité ne prévoit explicitement aucune sanction, déléguant ainsi les possibles condamnations encourues par les responsables burundais à l’Union Africaine ainsi qu’à la Cour pénale internationale, puisque le Burundi est un État partie du Statut de Rome. Cette décision pourrait amener le déploiement des casques bleus ou des forces de police au Burundi en cas de dégradation de la sécurité afin de restaurer la paix.


Suite à la vague de répression du mois de décembre qui a fait plus 400 morts et 3500 arrestations au Burundi, le Conseil de sécurité a appelé à une accélération d’urgence des efforts de médiation. Le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme a demandé à la communauté internationale d’agir de manière forte et décisive afin d’éviter une guerre civile ethnique au Burundi qui pourrait avoir de graves répercussions dans la région.

 

alt
alt
alt
alt
alt

 

 Retour à l'accueil